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Incidence Post COVID : Santé des employés et de l’organisation | Cowan

Rédigé par Ryan Haffner | 28 septembre 2023

Après trois ans, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que la COVID‑19 n’est plus classée comme urgence mondiale, bien qu’elle conserve le statut de pandémie dans de nombreux pays. En effet, le virus a laissé dans son sillage de profondes cicatrices sur le système de santé canadien et ses répercussions se font toujours sentir sur la santé des Canadiens1. Bon nombre de ces répercussions perdureront pour des années à venir.

Il est donc essentiel que les employeurs comprennent le rôle qu’ils peuvent jouer dans la réduction de ces répercussions, ainsi que dans la manière dont ils peuvent contribuer à améliorer la santé de leur personnel et à réduire le taux d’absentéisme.

Délais pour les chirurgies et les traitements

En dépit des efforts déployés pour réduire les délais chirurgicaux, les durées d’attente auxquelles sont soumis les patients canadiens pour un remplacement de la hanche ou du genou demeurent plus longues que celles observées avant la pandémie2. Bien que les salles d’urgence et les salles d’opération aient vu une reprise de leurs activités, on estime qu’il faudra encore des années pour rattraper le retard accumulé. Selon les données publiées par l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), le nombre d’interventions chirurgicales réalisées au Canada pendant la pandémie a diminué d’environ 937 000. On estime également que près de 22 millions de services de santé sont retardés dans le pays, notamment en ce qui concerne les interventions chirurgicales, les dépistages et les enquêtes3. Tous ces éléments peuvent entraîner une augmentation du nombre de cas de maladie grave, d’invalidité, d’absentéisme et de décès.

Santé mentale et usage de substances

La COVID a eu des répercussions plus importantes que la santé physique des Canadiens; elle a eu des conséquences graves sur leur santé mentale et a entraîné une augmentation de la consommation d’alcool et de substances. D’après un récent sondage mené pour le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances et la Commission de la santé mentale du Canada, de nombreux Canadiens font encore état de préoccupations importantes concernant leur santé mentale et leur consommation de substances. Parmi les personnes interrogées, 35 % ont déclaré avoir des problèmes de santé mentale modérés ou graves, et 25 % ont déclaré avoir des problèmes de consommation de substances. Dans le cadre de la même enquête, seulement une personne sur trois a dit avoir suivi un traitement pour troubles de santé mentale, et une sur quatre a suivi un traitement pour troubles liés à l’usage de substances4, ce qui a entraîné une augmentation du taux d’absentéisme et du nombre de cas d’invalidité. Nous avons ainsi vu la santé mentale passer au premier rang des catégories de causes d’invalidité pour les demandes d’invalidité de courte et de longue durée. De plus, les difficultés en matière d’accès aux soins et les longs délais d’attente ont également entraîné une augmentation de la durée des absences, ce qui complique la tâche des employeurs qui doivent soutenir une main‑d’œuvre déjà éprouvée.

Que peut‑on faire?

L’objectif des fournisseurs de services, des employés et des employeurs devrait être axé sur l’éducation, la prévention, le mieux‑être et les mesures d’adaptation. Lorsque des cas d’invalidité ou des absences surviennent, toutes les parties concernées doivent collaborer pour trouver des stratégies et des solutions afin de maintenir l’employé au travail ou pour assurer un retour au travail le plus rapidement possible.

En tant qu’employeur, vous pouvez :

  • Proposer davantage de flexibilité et de mesures d’adaptation dans les horaires de travail et les tâches;
  • Veiller à ce que les employés bénéficient d’un accès égal aux soins, c.‑à‑d. revoir les couvertures pour soins de santé complémentaires, et augmenter le nombre de services couverts et les plafonds d’indemnisation;
  • Permettre ou encourager les employés à se présenter à des rendez‑vous médicaux ou à recevoir des traitements pendant les heures de travail;
  • Procéder à des évaluations et des améliorations de l’ergonomie des espaces de travail;
  • Créer un environnement permettant d’atténuer la stigmatisation liée à la santé mentale en adoptant les lignes directrices recommandées en vertu de la Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail5;
  • Offrir une formation sur la santé mentale à l’intention des gestionnaires6 pour s’assurer qu’ils disposent de la formation et des outils nécessaires en vue de soutenir les employés au travail et lors de leur retour au travail;
  • Mettre en place et promouvoir des Programmes d’aide aux employés et à leur famille (PAEF);
  • Élaborer une stratégie de mieux‑être conçue pour répondre aux préoccupations et réduire le taux d’absentéisme. Une étude réalisée en 2019 par la firme Deloitte7 a démontré que pour chaque dollar investi dans des programmes de santé mentale en milieu de travail, le rendement du capital investi (RCI) était de 1,62 après un an et de 2,188 après trois ans. Cet investissement peut contribuer à réduire certaines des pressions qui pèseront sur notre système de soins de santé et à améliorer l’accès aux soins. Des programmes tels que les soins de santé virtuels, la navigation dans les soins de santé ou les applications numériques de mieux‑être pourraient être mis en place;
  • Mettre en œuvre des programmes gérés d’adaptation, d’absence ou d’invalidité par l’intermédiaire d’un fournisseur tiers;
  • Offrir des séminaires éducatifs sur la littératie financière et la planification de la retraite.

Selon certaines estimations, le nombre de variants du virus de la COVID devrait augmenter à l’automne 2023. Bon nombre des mêmes protocoles peuvent s’appliquer, ce que la plupart des professionnels des RH connaissent très bien!

En bénéficiant d’un soutien, d’une couverture et d’une formation appropriés, les employeurs peuvent contribuer à réduire les répercussions de la pandémie de la COVID‑19 pour leurs employés.

Sources

  1. CBC, WHO downgrades COVID pandemic, says it's no longer a global emergency (L’OMS revoit à la baisse le niveau de la pandémie de COVID et déclare qu’il ne s’agit plus d’une urgence mondiale), 5 mai 2023, sur Internet (en anglais seulement).
  2. Institut canadien d’information sur la santé, Les longs temps d’attente persistent malgré les efforts pour réduire les retards en chirurgie au Canada, 23 mars 2023, sur Internet.
  3. Ontario Medical Association, The pandemic has created a significant backlog of healthcare services in Ontario (La pandémie engendre des retards importants dans les services de santé en Ontario), 2021, sur Internet.
  4. Commission de la santé mentale du Canada, Santé mentale et usage de substances pendant la pandémie de COVID‑19 : Gros plan sur les régions et les facteurs clés, 4 octobre 2022, sur Internet.
  5. Commission de la santé mentale du Canada, 2023, Norme nationale, sur Internet.
  6. Association canadienne pour la santé mentale, Formation sur la santé mentale au travail, 2023, sur Internet.
  7. Deloitte, The ROI in workplace mental health programs: Good for people, good for business (Le RCI dans les programmes de santé mentale en milieu de travail : Bon pour les gens, bon pour les affaires), 2019, sur Internet.