Les temps d’attente pour consulter un spécialiste, subir une chirurgie et passer des examens médicaux augmentent de façon exponentielle au Canada. De nombreux Canadiens se tournent vers d’autres pays pour obtenir des soins plus rapidement. C’est ce que l’on appelle le tourisme médical, qui devient de plus en plus courant. Pour les employeurs qui offrent à leurs employés des prestations en cas de perte de revenus, telles qu’un régime d’invalidité de courte durée ou de longue durée, ou pour les employés qui reçoivent uniquement des prestations de l’assurance-emploi, il y a des éléments importants à prendre en considération avant qu’un employé ne quitte le pays pour suivre un traitement. Le fait de ne pas gérer ou documenter correctement ces situations peut avoir une incidence sur l’admissibilité d’un employé aux prestations en cas de perte de revenus pendant sa période de convalescence.
Se rendre à l’étranger pour obtenir des soins médicaux non urgents est connu sous le nom de tourisme médical.
Oui. La plupart des politiques limitent le versement de prestations aux employés qui se trouvent à l’étranger, à moins qu’il n’y ait eu un accord préalable pour le versement de prestations pendant cette période ou que l’évaluateur tiers n’ait approuvé le voyage. Des dispositions peuvent également prévoir que des prestations ne sont versées que pour des procédures médicalement nécessaires.
Une politique de prestations d’invalidité standard comprend la clause suivante :
Certaines situations peuvent se produire lorsqu’un employé se trouve à l’étranger et qu’il souffre d’un problème médical entraînant son invalidité (jambe cassée, crise cardiaque, intervention chirurgicale d’urgence, etc.). Dans ces situations, les prestations d’invalidité (de courte ou de longue durée) ou l’assurance-emploi (AE) peuvent être approuvées pour les prestations de perte de revenu. Des renseignements médicaux complémentaires devront être fournis conformément à la politique du client. Les prestations d’invalidité commencent généralement le jour de l’incident, de la maladie, de l’intervention chirurgicale, etc. (ou après la période de référence appropriée).
Si vous voyagez à l’extérieur du Canada, vous n’avez généralement pas droit à des prestations de maladie lorsque vous êtes à l’étranger. Toutefois, vous pouvez en bénéficier si vous obtenez un traitement médical qui n’est pas immédiatement ou promptement disponible dans votre région de résidence.
55 (1) Sous réserve de l’article 18 de la Loi,5 le prestataire qui n’est pas un travailleur indépendant n’est pas inadmissible au bénéfice des prestations du fait qu’il est à l’étranger :
Au Canada, les patients ont le droit de recevoir des soins appropriés et opportuns, et il est légal de se rendre à l’étranger pour accéder à des soins de santé.
Des prestations d’invalidité peuvent être versées aux employés dans ces situations s’ils satisfont aux dispositions de leur politique. Toutefois, les employeurs ont de bonnes raisons de s’inquiéter lorsque leurs employés choisissent le tourisme médical dans le cadre de leur plan de traitement. Il existe toujours des risques que les absences des employés se prolongent, soit en raison de complications de santé, soit parce qu’ils décident de profiter de l’aspect « touristique » de leur voyage.
En cas de demande de prestations d’invalidité ou d’absence d’un employé qui se fait soigner à l’étranger (ou pendant ses vacances), veillez à revoir le libellé du contrat pour vérifier si les prestations peuvent être versées lorsque l’employé est à l’étranger.
Comment est traitée une demande de règlement pour une invalidité dans le cadre de tourisme médical ou d’un séjour à l’étranger?
Si toutes les dispositions de la politique sont respectées, la demande sera traitée selon les procédures normales tant que l’employé demeure totalement invalide et conforme à la politique en matière d’invalidité, y compris, le cas échéant, la participation à toute planification de la réadaptation (plan de retour au travail ou mesures d’adaptation). Elle prend fin au terme de son échéance prévue ou au moment où l’employé ne respecte plus les conditions et les dispositions de la politique.
Il est important de s’assurer que les employés soient conscients des règles et des politiques relatives aux voyages à l’étranger et des répercussions que cela pourrait entraîner sur leur couverture ou leur demande de règlement pour une invalidité. Les employés doivent demander l’autorisation de voyager à l’étranger pour des raisons médicales avant leur départ. Les employeurs doivent veiller à ce que toutes les politiques soient claires, écrites et accessibles à tous, afin d’éviter de mauvaises surprises.
En cas de maladie soudaine ou d’événement médical survenant durant les vacances, l’employé doit être considéré comme étant « en congé, congé d’invalidité ou recevant des prestations de l’assurance-emploi » à partir de la date de l’invalidité. Un employé en vacances est considéré comme étant « au travail » tant qu’il n’y a pas d’interruption dans sa couverture . Un employé peut ainsi « récupérer » les vacances qu’il n’a pas prises en raison d’une invalidité survenue.
Le tourisme médical peut offrir un accès plus rapide à des soins, ce qui permet en fin de compte de réduire l’absentéisme au travail, mais il est essentiel d’en comprendre les règles et les conséquences. Si vous avez d’autres questions sur la façon dont le tourisme médical peut avoir une incidence sur vos régimes d’avantages sociaux, n’hésitez pas à communiquer avec un conseiller en avantages sociaux.