La chanson classique des années 1980, Should I Stay or Should I Go (Devrais‑je rester ou partir), du groupe The Clash, reflète le dilemme interne auquel de nombreux Canadiens sur le marché du travail sont actuellement confrontés : « Devrais‑je rester chez mon employeur actuel ou tenter ma chance dans une nouvelle entreprise? »
La course aux talents que l’on observe à l’heure actuelle a considérablement perturbé la stabilité du marché du travail canadien. En janvier 2022, BNN Bloomberg rapportait que selon Statistique Canada, le nombre de postes vacants dans tous les secteurs a atteint un sommet historique au troisième trimestre de 2021, affichant une hausse de plus de 62 % par rapport à l’année précédente. Cette situation amène les employeurs à faire des pieds et des mains pour pourvoir les postes essentiels et donne aux chercheurs d’emploi l’avantage dans la guerre des talents1.
Alors que les employeurs envisagent de nouvelles approches pour attirer de nouveaux talents et maintenir en poste leur personnel en place, ils pourraient constater que ce ne sont pas tous les employés qui comprennent comment évaluer le coût réel de l’adhésion à une autre organisation. Si le salaire et le travail à distance sont souvent au sommet des préoccupations des employés, il peut être plus difficile d’établir les différences entre les divers employeurs au chapitre des régimes collectifs d’avantages sociaux et d’épargne‑retraite.
Lorsqu’un employé envisage de changer de poste et de se joindre à une autre organisation, il y a plusieurs facteurs en ce qui a trait aux régimes d’avantages sociaux et d’épargne‑retraite dont il devrait tenir compte avant de faire un tel changement.
Il est essentiel que les employeurs fassent part de l’éventail complet des avantages sociaux offerts à leurs employés afin d’aider ceux-ci à comprendre les risques liés à la transition vers une nouvelle entreprise. Grâce à des démarches d’information proactives, les promoteurs de régime peuvent aider à mieux faire comprendre les régimes d’avantages sociaux et d’épargne‑retraite qu’ils offrent.
Dans de nombreux cas, les organisations exigent que les employés attendent trois mois ou plus avant de pouvoir adhérer à un régime collectif d’avantages sociaux, laissant ainsi l’employé et sa famille temporairement sans assurance. Selon l’entreprise, l’employé peut également être tenu d’attendre avant de bénéficier d’un régime d’épargne‑retraite parrainé par l’employeur et de la croissance des investissements s’y rapportant.
En fonction de l’offre d’emploi, les employés pourraient se voir accorder moins de jours de vacances au sein d’une nouvelle entreprise. Le nombre de jours de vacances est souvent déterminé en fonction de l’ancienneté et peut être remis à zéro en cas de changement d’employeur. De plus, les prestations d’invalidité fondées sur l’ancienneté sont souvent remises à zéro elles aussi lors d’un changement d’organisation. Les employés pourraient ainsi subir une perte de revenus s’ils venaient à tomber malades ou à souffrir d’une invalidité, puisqu’ils se verraient attribuer le niveau de prestations le plus bas dans l’échelle de paiements de maintien de salaire.
Les régimes collectifs d’avantages sociaux peuvent différer considérablement quant à la couverture offerte pour les médicaments sur ordonnance, et plusieurs facteurs peuvent entraîner des coûts nets que devront assumer les employés. Assurez‑vous de fournir des renseignements clairs et facilement accessibles sur toutes les facettes de la couverture d’assurance‑médicaments de votre régime afin que les employés comprennent les coûts potentiels d’un changement d’employeur. Voici des exemples :
Lorsqu’ils se joignent à une nouvelle entreprise, les employés doivent déterminer si le nouveau régime est aussi complet que leur régime collectif d’avantages sociaux collectif. Certaines différences entre les régimes peuvent entraîner une augmentation des frais que doit assumer l’employé; voici des exemples :
Le fait de changer d’employeur peut avoir des répercussions complexes sur les futures réclamations pour invalidité de longue durée (ILD), et il est essentiel de s’assurer que vos employés disposent des renseignements nécessaires pour comprendre les avantages et le fonctionnement de votre régime d’ILD.
Tous les régimes d’ILD comportent une clause d’exclusion pour les problèmes de santé préexistants, généralement en vigueur pendant les douze premiers mois de couverture. Habituellement, un problème de santé préexistant s’entend de toute blessure ou maladie pour laquelle l’employé a reçu une prescription de médicaments ou un traitement de la part d’un médecin, et ce, pour une période allant jusqu’à 90 jours avant l’entrée en vigueur de la couverture. Ainsi, si un employé change d’emploi et doit ensuite présenter une réclamation pour ILD en raison d’un problème de santé préexistant, sa demande pourrait être refusée, ce qui occasionnerait une perte de revenus pendant une période indéterminée.
Dans de nombreuses entreprises, les primes du régime collectif d’avantages sociaux sont partiellement ou entièrement couvertes par l’employeur. Lorsqu’il change d’entreprise, un employé doit être conscient de la différence entre le montant de ses cotisations actuelles et celles du nouveau régime, puisque ces dernières peuvent s’additionner et faire une différence considérable au fil des mois.
Il est important que les employés qui changent d’emploi et qui se joignent à une nouvelle entreprise comprennent bien l’incidence de ce changement sur leurs objectifs d’épargne‑retraite à long terme. Par exemple :
Dans chacun de ces cas, le salarié pourrait se retrouver à épargner moins au fil du temps.
Les frais de gestion et de placement, c’est‑à‑dire les frais que doit assumer l’employé pour ses placements, dépendent de plusieurs facteurs. Ces frais pourraient augmenter en cas de changement d’employeur, ce qui réduirait le rendement net global des placements. De plus, il est possible que le nouvel employeur n’offre pas les mêmes options que l’organisation actuelle au chapitre des placements, notamment en ce qui touche les fonds intégrés environnementaux, sociaux et de gouvernance ou les fonds Shariah. Il est recommandé aux employés d’évaluer tant les options que les coûts lorsqu’ils envisagent de changer d’entreprise.
De nombreux employés ne savent pas qu’ils peuvent bénéficier d’un encadrement individuel en matière de littératie financière et de mieux‑être par l’intermédiaire des programmes offerts par leur employeur. Ils pourraient omettre d’évaluer cet avantage à sa juste valeur lorsqu’ils passent à une autre organisation qui n’offre peut‑être pas le même niveau de soutien en la matière.
Les employeurs offrent souvent, dans le cadre de leurs régimes de rémunération globale, des avantages complémentaires qui reflètent les valeurs et la vision de l’organisation. Ces avantages peuvent varier considérablement d’une organisation à l’autre, et il est recommandé aux employés d’examiner les avantages complémentaires qui leur sont actuellement offerts par leur entreprise avant de se tourner vers un nouvel employeur. Voici quelques exemples de tels avantages :
La transition vers une nouvelle entreprise comporte de nombreuses incertitudes, et le coût potentiel du passage à de nouveaux régimes d’avantages sociaux et de retraite constitue une variable importante dont les employés devraient tenir compte. Il est essentiel d’informer vos employés sur les offres et les avantages des régimes que vous proposez afin de les aider à mieux comprendre les risques liés à la transition vers un nouveau programme. En faisant connaître de manière efficace et cohérente la valeur de vos régimes d’avantages sociaux et d’épargne‑retraite, vous pouvez montrer que vous investissez en faveur de la santé physique, mentale et financière de vos employés et de leurs familles.
Cowan peut vous aider à informer vos employés sur les avantages qui leur sont offerts, afin qu’ils en bénéficient pleinement.